Point culminant de la Nouvelle-Zélande, la montagne Aoraki/Mount Cook surplombe fièrement la chaîne des Alpes du Sud néo-zélandaise. Son ascension est si difficile et si longue que les alpinistes professionnels la comparent à l’Everest, quand bien même son sommet atteint « seulement » 3 724 mètres.
Loin d’être des alpinistes hors paires, nous, on a profité du Aoraki/Mount Cook via un sentier bien plus facile pour les marcheurs occasionnels. On est au début de l’hiver, les montagnes commencent tout juste à être recouverte de neige et les températures à descendre bas, (très bas même la nuit, il pouvait faire -12° ! et dormir dans une voiture par -12, ça pique !).

Sur le chemin vers le Mount Cook / Aoraki
Rando sur le Hooker Valley
Depuis le camping, du White Horse Hill, situé au pied des montagnes, vous n’aurez que l’embarras du choix pour découvrir la vallée du mont Cook. Des balades à la journée à celles sur plusieurs jours, le coin regorge de chemins, parfois peu accessibles sans équipement, notamment en hiver.
Pour nous, ce sera la boucle la plus parcourue : la Hooker Valley Track. D’après le guide de l’I-Site c’est également la plus jolie et la plus accessible à cette période de l’année sans entrainement et sans équipement. C’est parti pour aller au pied du glacier Hooker, en traversant la moraine des anciens glaciers de la Vallée.
Dès le début de la balade, vous pouvez faire un petit crochet vers le monument aux morts, qui commémore les personnes disparues dans le parc du Mount Cook, qu’ils soient éminents alpinistes ou touristes éclairés. Ce mausolée nous rappelle que cette montagne est bien plus dangereuse qu’elle n’y paraît et qu’elle requière une vraie prudence quand on ose s’aventurer sur ses pentes ardues. Ici, le hors-piste ne s’improvise pas.

Le monument aux morts à Mount Cook Aoraki
De notre côté, on se contente de suivre le sentier qui serpente et alterne entre zones rocheuses et étendues d’herbe à perte de vue. Pas bien difficile, mon seul souci a été les 3 ponts suspendus… Oui j’ai le vertige… et oui, ça ne s’appelle pas « swing bridge » pour rien !
En suivant le chemin de caillebotis qui enjambe les terres humides et fragiles de la vallée, vous plonger dans le cœur du parc national du Aoraki/Mount Cook. Cette contrée sauvage laisse apparaître tout du long le magnifique sommet du Mount Cook, entouré d’autres grands sommets, tous recouvert des neiges éternelles.

Le lac du glacier… avec des icebergs !!
Après une brève montée sur la moraine du glacier Hooker, vous arrivez finalement devant le lac gelé. Quand bien même sa couleur ne donne pas envie de s’y baigner, certains morceaux de glaces qu’on pourrait croire sculptés sont en pleine représentation chorégraphique. Au menu : méli-mélo d’iceberg, descente des rapides de la rivière ou encore fonte de glace artistique. Moi qui n’avais jamais vu d’iceberg j’ai plutôt apprécié le spectacle quand bien même ces derniers étaient plutôt petits (et vu la saison, c’est plutôt normal !).
Au bout du lac, caché par la poussière des pierres et la terre, on aperçoit notre premier glacier de Nouvelle-Zélande. La couleur bleue irremplaçable et les bruits produits par la glace qui fond et se détache sont également une première pour moi. Difficile de croire que cette imposante vague de glace arrivait à nos pieds il y a encore quelques dizaines d’années !

Aoraki / Mount Cook vu du ciel
Aoraki/Mount Cook la légende maorie
La montagne Aoraki/Mount Cook est doublement baptisée. Par les Européens, en hommage à James Cook, le premier à revendiquer la Nouvelle-Zélande. Et par les maoris, pour qui cet endroit sacré est en fait le lieu de repos d’Aoraki, fils de Raki, le Père-Ciel.
Aoraki (littéralement « nuage dans le ciel ») était le premier fils du Père-Ciel, Raki (ou Ranganui selon les légendes), issu d’un premier mariage entre Raki et Pokoharua-te-po. Quand le Père-Ciel et la Mère-Terre furent séparés par Tane Mahuta (c’est par là pour lire l’histoire complète), Aoraki et ses deux frères descendirent se balader sur la Terre pour convaincre leur père de quitter Papatuanuku et de revenir auprès de leur mère, triste et esseulée.
Quand ils comprirent que Raki ne changera pas d’avis, les trois frères décidèrent de retourner dans le ciel, réconforté leur mère.
Aoraki entreprit de chanter son karakia, une prière, avant d’entreprendre son voyage. Mais il se trompa et leur waka ne réussit pas à s’envoler vers le ciel. Balayée par les vents et submergée par les eaux, leur embarcation se retourna et les trois frères tombèrent à l’eau. Ils réussirent finalement à remonter sur la coque et attendirent patiemment qu’on leur vienne en aide.

Aoraki et ses frères
Le temps passa, leurs cheveux blanchirent et leur corps se transforma peu à peu en pierre. Ils sont ainsi devenus Te Tiritiri O Moana, les Alpes du Sud. Aoraki, le plus grand des frères, devient le plus haut pic de la chaîne. C’est par cette légende que la tribu Ngai Tahu baptisa l’île du Sud Te Waka o Aoraki, le canoë d’Aoraki.
Voilà pourquoi aujourd’hui quand vous marchez dans la vallée Aoraki, vous êtes au coeur de terres sacré aux yeux des maoris et notamment de la tribu Ngati Tahu, qui a offert ces terres au peuple de Nouvelle-Zélande.
Tugdual says:
J’avais adoré aussi le Mont Cook ! La randonnée Hooker Valley est vraiment chouette même si elle se fait rapidement ! Et on avait dormi dans un hôtel dont j’ai oublié le nom … on avait une chambre de dingue avec des baies vitrées partout qui donnait sur la montagne. Trop bons souvenirs ! Les photos sont tops 😉 Surtout la dernière.