Le voyage vous change et vous rend parfois capable de ce que vous ne soupçonniez pas en vous… Petite leçon à moi-même.
De retour à Auckland le temps d’un week-end, nous avions prévu d’assister au match final de la Blediscloe Cup, qui opposait les All Blacks et les Wallabies. Seul souci : le prix des dernières places explosait les plafonds (en moyenne 250$ la place). Nous n’avons pas les moyens de dépenser autant pour voir un match de rugby. Pourtant, c’est un truc à ne pas manquer au pays du rugby ! Et puis ce n’est pas tous les jours que l’on peut assister à une finale, et donc voir deux bonnes équipes jouer.
Mais sans place, comment faire ? En trouver, pardi ! Le marché noir ? On oublie : les tickets se vendent à des prix exorbitants. Gagner des invitations à la radio ? Un peu trop aléatoire. Il nous reste une seule solution : compter sur la générosité sans limites des kiwis pour obtenir des billets gratuits.

Photo de Simon Pouyet – Son blog : simonpouyet.blogspot.co.nz
Une pancarte + un sourire = le combo gagnant
Largement inspirée par Le blog de Sarah et par Emilie de Travel & Film, qui ont dégoté de nombreux billets gratuits pour des concerts ou même pour la finale de la Coupe du Monde en juillet dernier, je me suis dit “pourquoi pas ?!”. Pourquoi pas se le jouer au culot, et échanger un sourire contre une place gratuite ? Si ça marche pour les autres, pourquoi ça ne fonctionnerait pas pour nous ?
C’est donc plein d’entrain que Pierre-Jean et moi sommes allés acheter nos petits feutres, trouver un joli carton (Heinkein s’il vous plait !) pour réaliser ma super pancarte : “French girl give a smile for a free ticket”.
Arrivé au stade de bonne heure, rejoint par Marion, nous voilà plongées dans un atelier coloriage. On donne tout ce qu’on a pour créer cette fameuse affiche qui doit nous aider à nous dégoter notre Précieux. Il est 17h, les portes du stade s’ouvrent. Nous avons exactement 2h30 pour trouver trois billets.
On fait le tour de l’Eden Park et on aperçoit des gens qui arrivent au compte-goutte. Ils ne font pas la queue pour rentrer et on n’a même pas le temps de leur parler.
Bon, faut pas baisser les bras trop vite. On remonte à l’entrée principale et on attend un peu. Mes deux comparses se découragent : il fait trop froid, les gens arrivent petit à petit, trouver une place semble impossible. Après une heure à se demander ce qu’il fallait faire, partir ou rester, Marion décide de rentrer. On est à deux doigts de l’imiter quand je me dis que, quand même, c’est trop bête d’être là et de ne pas essayer.
Pour être parfaitement honnête, je suis du genre grande timide. Aller vers les gens pour rentrer à l’oeil dans un stade, ça ne me ressemble pas, mais alors pas du tout. Et pourtant… je commence à aborder un groupe de personnes pour leur demander si, à tout hasard, ils n’ont pas une petite place pour moi. Les gens sourient en voyant ma pancarte et me disent poliment non. On croise des Français qui me souhaitent bonne chance. Décidément, le stade a l’air vraiment plein à craquer !
J’avance à nouveau vers la foule et je n’ai pas le temps de choisir ma “prochaine cible” que déjà un kiwi me dit de venir avec lui, et qu’il a un ticket en plus. Surprise et un peu prise de court, je le fais répéter une seconde fois ! Les deux amis, âgés de 65 ou 70 ans m’entrainent déjà vers les grilles de l’entrée du stade.
Une fois la sécurité passée (qui m’a interdit d’apporter la caméra… ça tombe mal, je n’ai plus de batterie sur mon téléphone), on entre dans le grand stade d’Eden Park. Il est 18h30. J’ai trouvé ma place en moins de 10 minutes !
Un match de rugby Grandiose
Bien installée dans les gradins (quasiment sur la ligne du milieu !) je profite de l’entrainement des joueurs pour discuter avec mes bienfaiteurs. Habitués du stade, ils ont tous les deux un pass à l’année. Le troisième était réservé à un frère de l’un d’entre eux… qui a préféré aller chasser et pêcher (le second sport national de la Nouvelle-Zélande).
On discute de la Nouvelle-Zélande, de la France qu’ils ont visitée il y a quelques dizaines d’années, de rugby. Ils m’expliquent certaines règles, car je n’ai jamais vu un match en entier et je ne maîtrise presque aucun code de sport.
Arrive l’entrée des joueurs. Les spectateurs sont survoltés dès qu’apparait le capitaine des All Blacks. C’est l’heure des hymnes nationaux. Fais marquant : le stade entier se lève et chante les deux hymnes, Australien comme néo-zélandais, dont la première partie est en Te Reo, la langue maorie. Et je peux vous le dire : 48 000 personnes qui chantent en coeur, ça donne des frissons !
Enfin, le moment que j’attends avec impatience : le fameux Haka. Déjà impressionnant à la télé, ça l’est d’autant plus depuis les gradins : il n’y a pas un bruit dans le stade. Depuis les écrans géants, les All Blacks, yeux révulsés et langue pendue, sont deux fois plus imposants !
Today it continues… #NZLvAUS @AllBlacks v Wallabies #BledisloeCup pic.twitter.com/sY1phNAsVM — All Blacks (@AllBlacks) 23 Août 2014
Le coup d’envoi est donné. Après quelques secondes de jeu, les Australiens obtiennent déjà une première pénalité, qu’ils transforment. Le match est lancé sur les boulets de canon. La première mi-temps est largement menée par les kiwis qui marquent deux essais à quelques minutes d’intervalle. L’ambiance est survoltée ! Tout le stade est debout quand l’un des All Blacks remonte la quasi-totalité du terrain sans être inquiété par ses adversaires.
YOU SHALL NOT PASS!!!! #NZLvAUS #AllBlacks pic.twitter.com/sZV7b9Wwfg — Paul (@thenewnumber2) 23 Août 2014
La seconde mi-temps démarre sur le même tempo et le stade entier vibre avec les joueurs jusqu’à la dernière seconde. Juste avant le coup de sifflet final, les kiwis ont marqué leur sixième essai de la rencontre, assénant une ultime gifle aux Australiens. Avec un score de 51 à 20, ce sont les All Blacks qui méritent et remportent la (très grosse) coupe de la Blediscloe Cup.
Sur un nuage !
Moi qui n’ai jamais assisté en live à de grandes rencontres sportives, j’ai été servie ! Même mes deux accompagnateurs me le disent : des matchs comme ça, on n’en voit pas tous les jours ! La rencontre a été très disputée (3 cartons jaunes, dont deux pour les All Blacks), malgré tout c’est le fair-play qui domine. Et dans le stade, la bonne ambiance était communicative : les Olas, et les chants de soutien ont rythmé les 80 minutes de match. Superbe !
Pour un premier match de rugby, je pense avoir tiré le gros lot ! Je suis impressionnée par le jeu des deux équipes. Leur volonté de fer, leur combativité, et en même temps leur fair-play : on ne discute pas les décisions de l’arbitre, on aide l’adversaire à se relever après un “corps à corps” un peu vif et sanguinolent… J’ai aussi été surprise des nombreux arrêts de jeu : à la télé on ne voit pas que toutes les 5 minutes, les soigneurs et porteurs d’eau interviennent sur le terrain.
Pure class by both teams. #NZLvAUS #AllblacksvsWallabies #Class pic.twitter.com/CPVIZrKgXz — Jason Reeves (@JaseReeves) 23 Août 2014
Je reste jusqu’à la fin et ne loupe aucune des miettes du spectacle : le tour du stade des joueurs, la coupe dans les mains, les applaudissements sans fin du public… J’en prends encore plein les mirettes.
C’est une expérience que je veux renouveler très très vite ! Autant le coup de la pancarte que le match. Mais la prochaine fois, c’est décidé, on prendra des billets en avance pour y aller tous les deux, côte à côte dans le stade ! D’ailleurs, je vous recommande, si vous planifiez une visite en Nouvelle-Zélande, d’ajouter à votre programme une rencontre de rugby… C’est définitivement un must do ici !
Sviet says:
ET sinon Pijou il a pu rentrer ou il a eu les boules toute la soirée ? 😛
Camille Motais says:
Non il est pas rentré, mais il n’a pas eu les boules ^^ Trop content pour moi, il a même pas pensé à chercher une place pour lui !
Lucie A. says:
Yes, toi aussi tu as été voir les All Blacks contre un sourire 🙂
Le conseil c’est vraiment de parler à tout le monde, de faire un petit show. Oui, je sais c’est pas facile, je suis très timide aussi, mais avec les néo-zélandais c’est facile je trouve!
Camille Motais says:
Il me semblait bien que tu avais fait ça toi aussi 😀 Je ne me rappelait plus exactement pour quel évènement. C’est vrai qu’avec les Néo-Zélandais, le contact est facile. ça aide !
Lucie A. says:
Oui, je l’ai fait plusieurs fois, mais en Nouvelle-Zélande, le contact était génial! Encore bravo!
aline says:
Excellent!! Je ne pense pas que j’en aurai été capable, mais franchement super expérience pour toi quand même !!
J’espère qu’on pourra voir un match des all blacks, le truc à ne pas rater!!
Camille Motais says:
Faut essayer ! A deux doigts d’aller vers les gens, je le sentais vraiment pas du tout. Et puis faut se jeter à l’eau 🙂 Le départ approche chez vous ?
Christophe says:
Bravo j’aurais aimé être à tes côtés au stade mais surtout voir ta tête quand tu as gagnée ta place.
Bravo encore pour tes articles
Bises à vous deux
Camille Motais says:
Merci ! J’aurai bien aimé la voir moi aussi ! J’en revenais pas ;D
MURIELLE says:
MON FILS EST UN FAN DE L’EQUIPE ALL BLACKS ET SON REVE SERAIT DE LES RENCONTRER… JE VOUDRAIS LUI FAIRE LA SURPRISE POUR SES 18 ANS L’ANNEE PROCHAINE…. SI QUELQU’UN POURRAIT M’AIDER…..
AVEC MES REMERCIEMENTS. MADAME ARABA MURIELLE
Camille Motais says:
Bonjour Murielle,
De notre côté on ne peut pas vraiment vous aider :/ Mais regardez du côté des forums de rugby, peut être que vous aurez plus de chance 🙂
Bon courage !