C’est un art de contempler ce que les ans nous apportent plutôt que ce dont ils nous privent.
André Gide
Si je suis parti en voyage en Nouvelle-Zélande c’était dans l’objectif de m’ouvrir sur le monde, m’ouvrir de nouveaux horizons et ainsi avancer dans ma vie.
Le but de ce voyage était de partir pour mieux revenir !
Une histoire de nostalgie
Je vous mentirais si je vous disais qu’il ne se passe rien lorsque je me remémore des moments de ce voyage. Il y a un petit quelque chose qui remonte à la surface et me transporte ailleurs. Je sens que ce voyage est encore très vivant en moi. Le simple fait de me souvenir me replonge dans les odeurs, les impressions, les sentiments, les déceptions, les surprises qui ont façonné cette aventure.
Mais comme tout le monde le sait, les souvenirs se présentent rarement seul à vous, il y a toujours un sentiment qui les accompagne, pour moi, aujourd’hui, ce sera la nostalgie.
Est-ce une mauvaise chose ? Non, bien au contraire !
A mes yeux la nostalgie a du bon. Elle rappelle des choses que l’on aime, que l’on a aimé. C’est pour moi un moyen d’accéder au bonheur grâce aux souvenirs des bons moments passés. Et puis, c’est surtout la promesse d’espoir que d’autres se présenteront à nous.
Si par contre un jour, cette nostalgie devient douloureuse, que je me surprends à regretter ces souvenirs de voyages, ce sera le moment de remettre en question la vie que je mène à nouveau. A quoi cela servirait de ne rien faire lorsqu’en regardant son présent on regrette sa vie passé ou un futur idéal ?
Ce voyage m’a appris à voir la vie comme un livre où chaque expérience est une page et chaque aventure un chapitre. Un ami m’a dit : « Je crois que ce qui est important est de vivre une vie qui, si elle nous était racontée, nous passionnerait ! » Comme un bon livre en somme, pleins de moments épiques, de rebondissements, avec ses hauts, ses bas, ses réussites, ses échecs.
Ce qui est génial, c’est que, tant que la santé est là, peu importe l’âge, nous sommes en même temps le héros de ce livre et l’auteur. Tout est donc possible. Il suffit d’accepter de changer de réalité.
Une histoire de réalité
A notre retour, plusieurs personnes nous ont souhaité un « bon retour à la réalité ». Je n’ai toujours pas compris où est ce qu’ils nous imaginaient partis ?
Non plus sérieusement, aujourd’hui réaliser l’un de ses rêve, partir, serait donc synonyme de « quitter LA réalité » ?
En fait, je suis plutôt d’accord. Et je dirais même, c’est là pour moi l’un des principaux intérêts du voyage.
Le but de partir voyager, est bien de quitter la réalité dans laquelle nous vivons depuis toujours et d’aller, à travers nos expériences et nos rencontres, nous plonger dans de multiples autres. En somme, découvrir d’autres façons de voir le monde.

Le couché de soleil derrière les montagnes près de Tekapo. Une ambiance invraisemblable
Le voyage est un outil, comme bien d’autres, pour mettre en pause notre vision du monde que notre esprit fait continuellement, briser les certitudes que nous avons, afin de nous rendre compte que les choses ne sont pas forcément, ni toujours, comme nous nous persuadons qu’elles sont.
Le voyage pousse ainsi à une certaine réflexion sur le monde qui nous entoure et sur la réalité dans laquelle nous pensions nous trouver. On comprend mieux alors d’où l’on vient, on prend conscience de ce qui nous entoure et on choisit qui on souhaite être. Nous prenons conscience de notre liberté.
Une histoire de liberté
Je ne considère pas ce voyage comme LA grande aventure à proprement parlé. Il faut être sincère, partir en Nouvelle-Zélande c’est se retrouver dans un pays occidental, extrêmement sécuritaire, sans risque réel de perte de repaire ni de choc culturelle.
Mais par contre, toutes ces particularités, notamment ce sentiment de sécurité et le style de voyage en van que nous avions choisi, m’ont fait vivre un sentiment que je n’avais jamais ressenti aussi pleinement, celui de la liberté.
Certains diront, la liberté nous donne la possibilité de tout faire, sans se poser de questions, de faire ce qu’il nous plait. Pour moi cette liberté est une illusion. Car s’il y a bien une chose que ce voyage m’a appris, c’est que la liberté est à l’opposé de l’insouciance.
Pour moi aujourd’hui la liberté c’est d’être libre de faire et de penser ce que je souhaite réellement tout en assumant pleinement les conséquences qui suivront. Se retrouver confronter à cette liberté, devoir la gérer, c’est se retrouver réellement face à soi-même, face à ses choix et à sa capacité à les remettre en question. Cela amène à une réflexion sur ses propres valeurs, sur le chemin qu’on souhaite suivre dans notre vie. Nous sommes obligés de prendre conscience de nos défauts, nos faiblesses et de devoir mettre en place ses propres limites. Et je dois vous l’avouer … c’est passionnant !
Ah une dernière chose !
Le plus important à mes yeux c’est de garder en tête que « le meilleur est toujours à venir ! ». Garder cet espoir, peut être naïf, est un bon moyen d’avancer !